De la lecture littéraire comme rencontre et création originale
La contribution propose une réflexion théorique et didactique sur le rapport à la lecture de textes littéraires à l’école et sur les différentes formes d’engagement en lecture. Je mettrai en évidence trois types de lecteur, résistant, impliqué et engagé. Pour illustrer ces trois postures contrastées, quelques exemples, appuyés sur des analyses de cas, mettront en évidence la coexistence de plusieurs postures chez le même lecteur selon la forme et l’enjeu de la rencontre textuelle.
La lecture littéraire pouvant être définie comme une rencontre entre deux altérités, on définira trois types possibles de rencontre supposant trois types de « mondes intermédiaires » au sens de Pierre Bayard. C’est de ce monde intermédiaire propre à chaque lecteur que procède le « texte du lecteur » qui fait de l’acte de lire une rencontre et création propre toujours originale.
Dans une perspective didactique, on envisagera la manière dont des dispositifs institutionnels préconisés comme le débat interprétatif et le carnet de lecture, favorisent ou non cette création, voire induisent tel ou type de « monde intermédiaire » et de « texte du lecteur ». Si ces dispositifs permettent d’engager la lecture, ils ne donnent pas toujours les bénéfices escomptés. Quel type de verbalisation du monde intermédiaire est-on en droit d’attendre à l’école? S’engager dans une lecture et assumer une posture de lecture critique sont deux choses différentes qui posent la question de la socialisation de l’acte de lire à l’école.
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